Les autorités mauritaniennes ont secouru lundi une pirogue transportant 156 migrants au large de Nouadhibou, mettant fin à dix jours d’errance en mer qui ont plongé les passagers dans un état de grande détresse physique. Cette opération s’ajoute à une série d’incidents sur la route migratoire Sénégal–Mauritanie, un itinéraire de plus en plus emprunté par les candidats à l’exil cherchant à rejoindre les îles Canaries.
Selon les premières informations recueillies auprès des équipes de secours, l’embarcation était partie de la zone côtière comprise entre Mbour et Djiffer, au Sénégal, avant de tomber en panne sèche près de Laguerra, au nord de Nouadhibou. Les rescapés expliquent que les quatre capitaines à bord ont quitté la pirogue après avoir été récupérés brièvement par un autre bateau vers deux heures du matin, promettant de revenir avec du carburant. Ils ne sont jamais revenus, laissant les passagers sans eau, sans nourriture et sans moyen de propulsion alors que l’embarcation dérivait au large.
La pirogue comptait 146 hommes, 10 femmes et 30 mineurs. Plusieurs des mineurs étaient non accompagnés et seront pris en charge selon les procédures de protection de l’enfance. Les femmes et familles ont été orientées vers les structures d’accueil prévues à Nouadhibou pour une prise en charge médicale et sociale.
Après dix jours en mer, l’état de santé des passagers était critique. Six personnes ont dû être évacuées pour stabilisation médicale, tandis que les équipes de secours ont constaté de nombreux cas de déshydratation, de stress aigu et d’épuisement sévère. Le Croissant-Rouge, les services de protection civile et les équipes sanitaires locales ont assuré une prise en charge immédiate dès le débarquement.
Ce drame survient alors que la région fait face à un autre incident grave. En Guinée, les autorités ont confirmé qu’une pirogue transportant un grand nombre de jeunes Guinéens a chaviré au large des côtes mauritaniennes. Le bilan officiel fait état de sept morts, tandis que plusieurs personnes sont toujours portées disparues. Parmi les victimes et les disparus figurent des jeunes du quartier de Bonfi, à Conakry, un secteur particulièrement touché par les départs récents.
Ces deux événements illustrent la pression persistante sur la route migratoire atlantique et les risques élevés auxquels s’exposent les migrants quittant le Sénégal, la Guinée et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Les autorités mauritaniennes, les organisations humanitaires et les partenaires régionaux suivent de près l’évolution de la situation, alors que les opérations de secours et les procédures d’identification se poursuivent.



